Méditation n°30. 2022 Encre et pigments chinois, pinceaux sur carton en bois 120 x 80 cm
J’étais là. Ici ou ailleurs. Qu’importe. J’étais là.
Présente physiquement, à cet endroit, mon corps a bien existé dans le passé, dans une certaine forme de réalité objective. En était-il de même pour ma conscience ? Je ne le sais plus vraiment. J’étais là, mais absente.
Tout devient blanc.
Dans “Le petit livre des couleurs” Michel Pastoureau note que le blanc est souvent associé à l’absence et au manque. J’ai donc voulu que cette couleur domine mon exposition. Mais pour moi, elle revêt aussi une autre signification, car le blanc me permet de couvrir les choses et de dissimuler leurs défauts. Ayant reçue une éducation stricte et sévère, j’ai toujours eu peur d’être différente des autres, alors j’ai essayé de m’adapter à chaque nouvel environnement, de me fondre dans la masse, de me couvrir pour devenir presque transparente. La pureté du blanc m’apaise. Vierge à nos yeux, il est toujours aisé d’y ajouter quelque chose par-dessus, de le remplir de toutes sortes d’idées.
En Chine, une expression courante compare le nouveau-né à une feuille blanche, car rien n’est encore écrit dans l’histoire de sa vie.
J’utilise le blanc dans mes travaux pour signifier l’absence et le revêtement qui ont marqué mes quinze années de vie en France. À la fragilité d’être seule et déracinée s’est ajouté un fort sentiment de vivre dans un vide, dans le temps et dans l’espace. Cette introspection m’a amené à considérer la vie comme une grande répétition. Je suis restée vivre dans mon passé, le temps a passé, et toutes les répétitions de mes gestes quotidiens ne m’ont rien laissé. Alors je me suis mis à tracer ces instants, à les inscrire un à un dans le papier, comme une preuve d’avoir vécu. Ils s’entremêlent et s’agglomèrent sans contrôle dans mes peintures, j’en oublie volontairement mon apprentissage très académique du dessin en Chine pour laisser place à une expérience. Avec ces traits, je cherche la relation entre l’absence et l’existence, le vide et le plein.
Un trait est comme un fil, il a deux têtes. Il peut lier deux éléments. Nous sommes nés avec un fil, le premier dans notre vie, nous reliant à notre mère. Avec le temps, nous tissons notre identité, faite d’autres liens, d’une toile de fils invisibles qui nous relient à d’autres personnes. Tout cela nous construit. Être déraciné revient à couper ces fils. Je continue donc à les tracer, ils deviennent les traits, les instants, les marques de mon existence. Ils disent tous : j’étais là.
Xiaojun Song, 2022
Présente physiquement, à cet endroit, mon corps a bien existé dans le passé, dans une certaine forme de réalité objective. En était-il de même pour ma conscience ? Je ne le sais plus vraiment. J’étais là, mais absente.
Tout devient blanc.
Dans “Le petit livre des couleurs” Michel Pastoureau note que le blanc est souvent associé à l’absence et au manque. J’ai donc voulu que cette couleur domine mon exposition. Mais pour moi, elle revêt aussi une autre signification, car le blanc me permet de couvrir les choses et de dissimuler leurs défauts. Ayant reçue une éducation stricte et sévère, j’ai toujours eu peur d’être différente des autres, alors j’ai essayé de m’adapter à chaque nouvel environnement, de me fondre dans la masse, de me couvrir pour devenir presque transparente. La pureté du blanc m’apaise. Vierge à nos yeux, il est toujours aisé d’y ajouter quelque chose par-dessus, de le remplir de toutes sortes d’idées.
En Chine, une expression courante compare le nouveau-né à une feuille blanche, car rien n’est encore écrit dans l’histoire de sa vie.
J’utilise le blanc dans mes travaux pour signifier l’absence et le revêtement qui ont marqué mes quinze années de vie en France. À la fragilité d’être seule et déracinée s’est ajouté un fort sentiment de vivre dans un vide, dans le temps et dans l’espace. Cette introspection m’a amené à considérer la vie comme une grande répétition. Je suis restée vivre dans mon passé, le temps a passé, et toutes les répétitions de mes gestes quotidiens ne m’ont rien laissé. Alors je me suis mis à tracer ces instants, à les inscrire un à un dans le papier, comme une preuve d’avoir vécu. Ils s’entremêlent et s’agglomèrent sans contrôle dans mes peintures, j’en oublie volontairement mon apprentissage très académique du dessin en Chine pour laisser place à une expérience. Avec ces traits, je cherche la relation entre l’absence et l’existence, le vide et le plein.
Un trait est comme un fil, il a deux têtes. Il peut lier deux éléments. Nous sommes nés avec un fil, le premier dans notre vie, nous reliant à notre mère. Avec le temps, nous tissons notre identité, faite d’autres liens, d’une toile de fils invisibles qui nous relient à d’autres personnes. Tout cela nous construit. Être déraciné revient à couper ces fils. Je continue donc à les tracer, ils deviennent les traits, les instants, les marques de mon existence. Ils disent tous : j’étais là.
Xiaojun Song, 2022
Info+
galerie françoise besson
10, rue de Crimée
69001 Lyon
galeriefbesson@gmail.com
+33 (0) +33 (0)951 667 506
www.francoisebesson.com
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